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Accepter la mort en général, tout le monde le peut.
Accepter sa propre mort aide à relativiser beaucoup de choses.
Accepter la mort des personnes qu'on aime c'est accepter qu'on ne les verra plus, que leur voix ne résonnera plus que dans nos têtes.
C'est ça .. sa voix qui résonne dans ma tête, un kaléidoscope de mots sans queue ni tête, des bouts de phrases, des bouts de vie, bouts de rires...
Son visage qui flotte derrière mes paupières closes dès que je ferme les yeux et lorsque je suis chez elle, je la vois partout. Son image s'est imprimée partout.
Et elle vient s'ajouter à ceux que j'aime et qui me quittent les uns après les autres, ne laissant derrière eux que le vide, l'impression de solitude, un froid à l'intérieur. Pour certains, ça peut ne pas être compréhensible, voir exagéré mais elle a fait partie des quelques rares personnes "normales" de ma vie qui m'ont servies de piliers. Mes parents n'ont pas été des piliers mais plutôt des sables mouvants voir carrément des démolisseurs. Un autre m'a quittée il y a 5 ans, laissant une blessure béante qui fait toujours aussi mal, qui me fait toujours pleurer lorsque je pense à lui, lorsque ses mots viennent spontanément à mon esprit ... ou lorsque je tombe sur une photo de lui ...
Accepter la mort d'une personne que l'on aime c'est aussi accepter de voir une page de notre vie se tourner et accepter de voir la leur se finir, c'est aussi accepter de ne plus sentir leur présence, accepter de ne plus pouvoir les embrasser, les serrer dans vos bras, c'est accepter le vide, accepter la douleur de ce vide, c'est aussi accepter de ne plus pouvoir leur dire qu'on les aime.
Début Aout, elle souffrait tellement que le médecin la shootait avec de la morphine et un autre médoc. Elle était tellement stone qu'on s'est mises à deux avec ma cousine pour la lever mais elle n'a pas pu faire un pas. Le plus dur a été qu'elle ne m'a pas reconnu, j'ai failli en pleurer, j'ai dû prendre énormément sur moi pour ne pas pleurer ce jour là. Elle ne savait pas qui j'étais ... Pourtant, elle n'était pas atteinte de la maladie d'alzheimer. Sa mémoire et sa tête lui sont revenues quelques jours plus tard lorsque le traitement a été ajusté mais ce jour là a été très dur psychologiquement. Ce jour là, je la perdais déjà, je l'avais déjà perdue elle était là mais ce n'était plus elle, je crois que c'est ce jour là où j'ai fait le deuil de ma grand mère telle qu'elle était. J'ai commencé à la voir autrement, une autre personne qu'il fallait accompagner pour les derniers jours de sa vie, une personne âgée affaiblie, diminuée. C'est ce jour tellement dur qui m'a permis de pouvoir faire ce que j'ai fait par la suite sans m'écrouler.
Les deux jours qui ont suivis lorsque je suis rentrée chez moi, j'ai pleuré des heures. Encore maintenant en écrivant ces mots, la douleur fait monter les larmes. Mamie est décédée fin aout mais je l'ai perdu un mois avant ...
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